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16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 17:28
LUCCA, Ma que bella !

Où que vous soyez, quoi que vous fassiez, abandonnez tout, oui, posez votre crayon, mettez deux pulls dans une valise, prenez le train de nuit à la gare de Lyon vers 19 heures et réveillez-vous à Florence. Le temps de prendre un expresso à la grande librairie de la gare —Festinelli— qui accueille les amateurs de croissants à la crème (ça existe), attention ne suivez pas les troupeaux d’Asiatiques qui sillonnent la gare dans tous les sens, chacun suivi par une valise à roulettes ; reprenez le train et allez à Lucca.

Vous en avez pour une bonne heure, d’un chemin qui serpente dans la plaine toscane, à vous préparer au choc de votre vie. Car Lucca n’est pas une città de plus. C’est LA città toscane.

Dès la sortie de la gare, on arrive directement sur les remparts, larges, verdoyants, accueillants. J’imagine que ça ressemble à la grande muraille. Ils servent de promenades aux Lucchesi, car la ville historique ne comporte pratiquement pas de jardins. D’ailleurs s’il y a des arbres, ils ne se trouvent pas où on les attend. Par exemple, des chênes vert poussent tout en haut d’une tour du quattrocento.. Pour ne citer que ça.

On pourrait croire qu’après un mois de vie à Florence nos capacités d’émerveillement soient un peu rabotées. Eh bien non ! Lucca a remis les compteurs à zéro. À l’intérieur de ses remparts merveilleusement préservés on flâne, comme dans un film. J’ignore à quoi tient cette magie. Tout est à portée de promenade. En arrivant, on longe une superbe cathédrale et on atteint aussitôt notre hôtel place du giglio, face à l’opéra. Surprise, la fenêtre de notre chambre donne sur une patinoire et un manège à l’ancienne. Animation assurée.

C’est le moment de sortir vos deux pulls car l’hôtel Universo n’est pas chauffé en journée. On avait omis de nous avertir. Je mesure du regard les 4/5 mètres qui sépare le grand lit des vielles poutres du plafond. C’est curieux comme les pays chauds ne traitent pas l’hiver avec le sérieux qu’il mérite. Je commence à collecter des couvertures d’où émerge mon nez rougi, le temps d’une brève pause. Le mois de février n’a pas que des avantages.

Peu importe, ne comptez pas sur moi pour vous énumérer les beautés de ce pur joyau, ancien royaume d’Elisa, soeur de Napo. Je précise qu’il faut se dépêcher avant que les touristes asiatiques ne s’y intéressent. Pour le moment ils sont absents, ce qui nous fait comme des vacances. Je prétends aussi qu’on y mange bien, que ça sent bon la province, que le pain est salé (sans toutefois être bon, il ne faut pas exagérer, on reste en Italie).

Je vous le dis tout net : Si vous ne considérez pas la cathédrale de San Martino comme la plus belle du monde, la place San Fernando comme digne de celle du Palio à Sienne, alors il vous faut changer de blog.

On marche donc dans des ruelles, les vélos sont partout, presque pas de voitures, un air de printemps avant l’heure qui flotte et nous rend heureux bêtement. Au détour d’une rue, nous tombons sur une école de musique installée dans un petit palais. La statue en bronze qui est devant la porte pourrait rappeler Puccini, l’enfant du pays. Non, c’est Boccherini, représenté jouant du violoncelle. Surtout ne faites pas la même erreur que nous de consacrer une journée à Lucca. C’est une ville qui mérite d’y passer entre une semaine et toute une vie. Nous nous sommes sentis frustrés de retourner à Florence au bout de 24 heures. Mais nous reviendrons. Et il nous reste beaucoup à découvrir dans la capitale toscane. .

Par exemple la montée à San Miniato est encore un incontournable de Florence. Tout en haut d’un large escalier de pierres grises, une basilique en marbre blanc mais étonnamment sombre à l’intérieur. L’entrée est gratuite, il faut toutefois prévoir des pièces de 2 euros qui délivrent un message en italien sur un écouteur, message incompréhensible et qu’il vaut mieux ne pas écouter car la machine a une autre fonction : elle déclenche l’éclairage d’une partie de l’église, partie invisible si on reste collé à l'écouteur. Le choeur entièrement peint révèle un christ en majesté comme on en trouve en Sicile. Le temps de se frotter les yeux et on est replongé dans l'obscurité.

Le panorama sur Florence depuis la colline se San Miniatoe est le plus beau. Beaucoup d’Italiens célèbres ont choisi ce panorama pour leur dernière demeure, le cimetière parait immense. Nous croisons aussi un couple japonais en mariés grand style. Ils viennent apparemment pour graver l’image de leur amour dans la pellicule. Ils ont choisi le jour de la Saint Valentin et la vue sur Florence. Résultat : la jeune femme doit grelotter dans sa robe décolletée à la « Sissi » mais si elle survit, il lui restera un énorme album de souvenirs. L’organisatrice déploie des trésors d’imagination pour montrer le bonheur de ce pauvre couple qui doit commencer à fatiguer au bout d’une heure de prises de vue. On voit bien que le marié à qui on demande de sauter de joie à déjà du mal à être à la hauteur. Nous, on rigole : Il ne sait pas ce qui l’attend. Je ne peux pas m’empêcher de photographier le couple à côté d’un seau et d’un balai oublié par un préposé au nettoyage.

Le lendemain, visite au Bargello que je considère comme un vrai privilège. Dès l’entrée je me sens frustrée. Cet immense palais recèle des trésors (Michelange, Donatello, Verocchio...) mais aussi des oeuvres de petite taille comme des ivoires gravés, ce qui fait qu’il est impossible de tout voir et que nous promettons de revenir en ciblant les dates car il n’est ouvert qu’un jour par semaine. Gasp !

Après 45 jours à sillonner la ville, on pourrait croire qu’il est compliqué pour un touriste normal d’absorber les richesses de florence sans over-dose. Pour ne rien vous cacher : on souffre mais qu’est-ce que c’est bon.

Les chènes verts sur la tout Guinigi

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Le rêve de tout Japonais

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La réalité derrière le rêve de tout Japonais

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